Devenir calife à la place du calife ? C’est la vraie motivation de beaucoup de salariés.
Et de candidats.
Pas vous ?
Mais alors, que répondre, en entretien, à la question :
Quel poste visez-vous à court terme, moyen terme et long terme ?
Si, à court terme, les candidats savent répondre, et pour cause, puisqu’ils sont généralement préparés à défendre leurs objectifs de carrière immédiats et leurs motivations professionnelles, la plupart hésitent à valoriser des objectifs à moyen ou long terme.
Souvent, les objectifs à moyen terme sont très flous ou, pire, carrément en rupture avec le poste.
Et quasiment aucun n’ose avouer qu’il souhaiterait un jour occuper le fauteuil de leur interlocuteur.
Pourtant, bien amenée, cette affirmation est tout à fait défendable.
Qui trouverait par exemple déplacé un candidat qui affirmerait…
A moyen/long terme, j’espère avoir l’opportunité d’occuper une fonction comme la vôtre. Il me reste évidemment des compétences à acquérir pour y prétendre, en particulier…
…tout en restant humble et disert sur les compétences qu’il lui reste à acquérir ?
Bien au contraire, votre futur directeur hiérarchique peut y voir l’opportunité de prendre le congé sabbatique dont il rêve, de former son successeur et envisager une mobilité, ou encore de mettre en concurrence un prétendant trop entreprenant. Peu se formaliseront, et, pour ceux-là, vous pourrez allonger à l’envi la liste les compétences que vous pensez devoir acquérir.
A l’inverse, le candidat qui annoncerait…
Le poste correspond exactement à ce que je souhaite faire. Cela correspondrait à l’aboutissement de ma carrière.
… mettra en alerte un RH qui y verra un candidat difficilement recasable en cas de retournement économique, ou de changement stratégique.
En conclusion, comme souvent, le candidat aura intérêt à baser son discours sur sa vérité plutôt que de tenter imaginer ce que souhaite le recruteur.
Car au final, tout le monde vit toujours avec la suspicion de tuer le père… à tord ou à raison, mais généralement à raison.