Quel est le calendrier d’un recrutement ? Comment interpréter les réponses négatives ?

Le temps ne passe pas à la même vitesse pour un candidat et pour un recruteur !

Tout d’abord, rappelons une évidence : le temps ne s’écoule pas à la même vitesse pour un candidat et pour un recruteur.

Un mois, pour une entreprise, ce n’est rien. Pour un candidat, c’est très long !

Voici le calendrier standard d’un recrutement suivant la publication d’une offre d’emploi de cadre.

  • T0 : Publication d’une offre d’emploi
  • T0+1 jour : Arrivée des premières candidatures, le plus souvent peu ciblées (en général, une centaine de réponses).
  • T0+5 jours : 80 % des candidatures sont arrivées et stockées en attente de tri
  • T0+10 jours : fin de la période de réception des candidatures
  • T0+15 jours : première sélection, le plus souvent « automatisée » (recherche de mots-clés, par exemple) de manière à sélectionner une centaine de CV environ, ou parfois plus.
  • T0+20 jours : deuxième sélection, le plus souvent « visuelle » (analyse des CV sur écran) à l’issue de laquelle le recruteur conservera environ 10 CV. Organisation des entretiens.
  • T0+30 jours : pré-sélection des quelques candidats, organisation d’un deuxième round d’entretiens.
  • T0+40 jours : début des entretiens de négociation
  • T0+60 jours : décision finale et signature du contrat !
  • T0+90 jours : prise de poste
  • T0+210 jours : fin de période d’essai

Ce calendrier sera bien entendu allongé en période de congés, ou si un cabinet externe est mandaté.

Voici les dates clés :

  • Si vous recevez une réponse négative moins de 15 jours après avoir envoyé votre candidature, cela veut dire que votre CV n’a pas passé la première sélection. Cela peut être pour des raisons factuelles (âge, sexe, diplôme, etc.) ou car votre CV ne comporte pas les bons mots clés. Dans ce cas, relisez tranquillement l’annonce en essayant de trouver ce qui manque dans votre profil : est-ce un oubli dans votre CV ?
  • En général, si vous n’avez pas reçu de réponse immédiate (sous 15 jours) vous ne recevrez probablement pas de réponse négative avant 60 jours : cela veut dire que votre CV est mis en réserve et qu’il peut être utilisé si les premiers CV sélectionnés ne convenaient finalement pas. A ce stade, il n’y a pas lieu de vous inquiéter : d’autres candidats étaient simplement mieux positionnés que vous, cela peut arriver.

Quand relancer ?

  • L’idéal, pour relancer pré-entretien, est à T0+20 jours : la sélection des CV commence, et votre relance peut permettre à votre CV d’aller en sélection « visuelle » au bénéfice de votre motivation. Cette relance est surtout efficace si vous correspondez parfaitement au poste.
  • Vous pouvez aussi tenter une relance à T0+40 jours : à ce stade, il est possible qu’aucun candidat ne se soit dégagé à l’issue de deuxième round d’entretiens. Ou, et c’est très fréquent, le recrutement a évolué. Cette relance est à privilégier si vous êtes outsider, surqualifié (trop cher) ou sousqualifié (moins cher) car d’éventuels problèmes de positionnement peuvent surgir à ce moment.
  • Une ultime relance à T0+90 jours (prise de poste) voire à T0+210 jours (fin de période d’essai) est aussi possible : pour certains postes, les ruptures de période d’essai présentent jusqu’à 10 % des recrutements, et entre 3 % et 7 % des candidats ne se présentent pas le premier jour. A ce moment, un candidat opportuniste et disponible peut obtenir très rapidement le poste, si le recruteur n’a pas le temps de relancer un long cycle de recrutement…

J’ai un rendez-vous informel avec un recruteur. Comment le gérer ?

business-582912_1920J’ai appris qu’une relation professionnelle a démissionné. Je connais bien un dirigeant de la société et je peux obtenir un rendez-vous informel assez facilement. Comment aborder cet entretien ?

Si vous pouvez obtenir un rendez-vous avec un dirigeant, c’est parfait : par contre, n’arrivez surtout pas avec votre CV.

 

L’objectif, dans ce cas, est tout d’abord d’échanger (j’ai appris que X quitte la société, je me demandais si son poste allait être remplacé à l’identique ?) puis d’arriver avec des solutions (souhaitez-vous conserver le même périmètre de poste ou pensez-vous que ce départ soit l’opportunité d’installer une nouvelle organisation ?).Ensuite, si on vous le demande, vous pouvez envoyer votre CV, accompagné d’un mail présentant de manière précise « ce que vous avez compris du poste » et, surtout, comment vous pourriez le faire évoluer.

 

Si vous arriviez directement avec votre CV, sans connaître précisément le besoin, cela donnerait l’impression que vous cherchez à tout prix à coller à un poste existant sans chercher à comprendre tout d’abord quels sont les besoins et comment vous pouvez vous inscrire dans ce projet. Exactement comme un commercial qui ne prendrait pas le temps d’écouter le besoin de son client et qui voudrait à tout prix lui « fourguer sa camelote ».

Manager, dirigeant : Quel CV en temps de crise ?

CV et internalisation des taches en temps de criseQuoi qu’en disent certains politiciens, la crise est bien là, longue et durable.

Mais, pourtant, certains candidats savent parfaitement tirer leur épingle du jeu, même en temps de crise chronique. Et ce, tout simplement car leur CV met en avant les bonnes qualités, les bonnes réussites, les bonnes actions et les bons moyens.

Car rédiger un CV en temps de vaches maigres est différent de rédiger un CV en temps de vaches grasses.

Prenons un exemple.

Vous êtes manager et vous souhaitez lancer un nouveau projet, par exemple pour automatiser un processus.

En période d’abondance, vous allez créer un comité projet, et, comme votre équipe est surchargée, trouver un consultant pour l’animer, réaliser une étude des solutions existantes, puis mandater une société de service pour adapter la solution à votre besoin. Eventuellement, vous pourrez même faire certifier le projet par un auditeur puis faire héberger la solution développée, tandis qu’une société spécialisée va gérer la conduite du changement.

En temps de crise, à défaut de consultant (trop cher !), vous devrez certainement trouver une personne dans votre équipe qui disposera d’un peu de temps pour animer le comité projet restreint et faire un rapide tour des solutions open-sources (gratuites) existantes, et, pour faire des économies, vous adapterez votre organisation à la solution trouvée, quitte à simplifier vos besoins, et les quelques développements restants pourront même faire l’objet d’un sujet de stage… Pour l’hébergement, un serveur informatique existant fera bien l’affaire. Puis, vous trouverez quelqu’un pour former rapidement les utilisateurs, en guise de conduite du changement.

Bien sûr, le résultat ne sera pas tout à fait le même : dans le 1er cas, le projet sera surement (?) livré dans les temps, et opérationnel dès le 1er jour, tandis que dans le 2ème cas, vous aurez peut-être répondu seulement à 80 % du besoin, pris des risques, fait des concessions sur l’ergonomie, et les utilisateurs, obligés de s’autoformer, grinceront quelque peu des dents. Sans compter que vous vous serez peut-être mis personnellement à risque, en l’absence de consultant pour jouer les fusibles.

Et pour votre CV ? C’est pareil : en temps de crise, de nombreux recruteurs auront tendance à privilégier les managers ayant la capacité de faire (cas 2) plutôt que de faire faire (cas 1).

Pour valoriser son parcours en temps de crise, on évitera en particulier de mettre en avant dans son CV des projets valorisant des solutions luxueuses déployées par des armées de consultants issus de sociétés prestigieuses donnant une impression d’opulence.

Car le recruteur, lui, donnera plus facilement sa préférence aux candidats capables de faire avec peu : par exemple, un candidat qui sait mettre les mains dans le cambouis, qui est orienté solutions maison, qui a une approche centrée sur le retour sur investissement et qui valorise la réutilisation de solutions existantes sera celui qu’on s’arrache.

Ce sont ces solutions que votre CV gagnera à défendre. Et ce sont aussi ces solutions qu’il conviendra de valoriser en entretien. Et c’est aussi pour ces mêmes raisons que des Entrepreneurs, même s’ils ont échoué, ont parfaitement leur carte à jouer en temps de crise car ils sont réputés pour leur côté économe.

Exactement l’inverse d’un candidat qui afficherait fièrement dans son CV avoir dépensé $1.1Md pour créer un blog

Chercher un emploi après l’échec de son entreprise

Dmanager de transitionans son article sur l’échec entrepreneurial, Sylvie Laidet de Cadremploi prodigue des conseils aux ex-chefs d’entreprise pour réussir leur come-back comme salarié.

En particulier, elle note fort justement que « l’entreprise aura plus de facilités à les positionner comme manager de transition, voire comme consultant. De manière ponctuelle, l’ex-entrepreneur devra donc parfois accepter davantage de flexibilité ».

Cette remarque est d’autant plus juste que le procès actuel qui est fait aux entrepreneurs porte souvent sur leur crainte de s’engager sur le long terme, ou, plus prosaïquement, de préférer les CDD aux CDI.

Ce qui me rappelle un échange récent avec un client, ex-entrepreneur :

  • Quel type de contrat souhaitez-vous ?
  • Un CDI.
  • Il serait plus facile de vous positionner comme indépendant ou consultant, au moins dans un premier temps. Seriez-vous prêt à accepter un autre type de contrat ?
  • Franchement, je pense que mon employeur doit s’engager dans la durée.
  • D’accord. Donc vous même, en tant qu’entrepreneur, vous avez toujours recruté en CDI ?
  • Euh, non, pas toujours, mais le plus souvent possible, dès que j’avais suffisamment de visibilité.
  • Et cela ne vous a pas posé de problème ?
  • Si bien sûr…
  • Pensez-vous que le fait d’avoir recruté en CDI alors que vous n’aviez pas assez de visibilité puisse être une cause de votre échec ?
  • Euh… Vous avez certainement raison…

Quelques instants plus tard, le client m’expliquait qu’après réflexion, il serait plus confortable pour lui et pour son futur employeur de le positionner comme consultant indépendant.

Retrouvez les interviews de nos coachs : Cadremploi : Chercher un emploi après l’échec de son entreprise

Vous recherchez un poste de responsable commercial ? Comme c’est bizarre, LinkedIn indique que votre objectif est de devenir chef de projet…

Il est très rare qu’un recruteur appelle un candidat s’il trouve des incohérences dans son CV. Mais s’il le fait, cela pourrait bien ressembler à cela…CV bidon mode d'emploi

Recruteur :

  • Bonjour, je me permets de vous appeler car j’ai quelques questions à vous poser… auriez-vous quelques minutes à m’accorder ?

Candidat :

  • Bien sûr. Je serais enchanté de répondre à vos questions.

 

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Comment démarcher un cabinet travaillant par approche directe ?

Se faire remarquer par un chasseur de têtesDe nombreux candidats essayent de contacter un grand nombre de cabinets.

Il est très rare que cette démarche soit couronnée de succès.

La stratégie qui consiste à contacter des cabinets de chasseurs de têtes « au cas où ils auraient quelque chose à me proposer » est longue (il existe des milliers de cabinets…) et a peu de chances d’être couronnée de succès : tout au plus, vous obtiendrez des rendez-vous de complaisance ou, pire, des rendez-vous durant lesquels on essaiera de vous extorquer vos « références » pour pouvoir les démarcher…

De toutes façons, ces mêmes cabinets, lorsqu’ils auront une chasse a effectuer, se précipiteront plus naturellement vers les CVthèques ou vers les réseaux sociaux que vers leur propre base de données : beaucoup n’exploitent même plus de vraie base de CV en propre.

Il vaut beaucoup mieux construire une relation dans la durée directement avec les consultants.

Par exemple, en procédant de la manière suivante :

  • Créer ou mettre à jour votre profil online sur les réseaux sociaux professionnels (LinkedIn, Viadeo, Xing)
  • Rechercher le cabinet sur ces mêmes réseaux
  • Identifier les consultants de ce cabinet
  • Demander une mise en relation directe par ces réseaux sociaux et/ou vous inscrire aux mêmes groupes de discussion et intervenir sur ces mêmes sujets

En procédant ainsi, vous serez à coup sûr informé des chasses de ce cabinet et vous pourrez à ce moment entrer en contact direct avec les consultants.

Vous pouvez bien sûr aussi vous enquérir directement auprès des consultants de l’avancement des recrutements en cours, ce qui est en général une excellente entrée en matière.

D’une manière générale, l’approche directe (et votre énergie) devrait être réservée aux entreprises plus qu’aux cabinets de recrutement.

Dois-je avouer à mon (futur) supérieur hiérarchique que je voudrais prendre sa place ?

Devenir calife à la place du calife ? C’est la vraie motivation de beaucoup de salariés.

Et de candidats.

Pas vous ?

Mais alors, que répondre, en entretien, à la question :

Quel poste visez-vous à court terme, moyen terme et long terme ?

Si, à court terme, les candidats savent répondre, et pour cause, puisqu’ils sont généralement préparés à défendre leurs objectifs de carrière immédiats et leurs motivations professionnelles, la plupart hésitent à valoriser des objectifs à moyen ou long terme.

Souvent, les objectifs à moyen terme sont très flous ou, pire, carrément en rupture avec le poste.

Et quasiment aucun n’ose avouer qu’il souhaiterait un jour occuper le fauteuil de leur interlocuteur.

Pourtant, bien amenée, cette affirmation est tout à fait défendable.

Qui trouverait par exemple déplacé un candidat qui affirmerait…

A moyen/long terme, j’espère avoir l’opportunité d’occuper une fonction comme la vôtre.  Il me reste évidemment des compétences à acquérir pour y prétendre, en particulier…

…tout en restant humble et disert sur les compétences qu’il lui reste à acquérir ?

Bien au contraire, votre futur directeur hiérarchique peut y voir l’opportunité de prendre le congé sabbatique dont il rêve, de former son successeur et envisager une mobilité, ou encore de mettre en concurrence un prétendant trop entreprenant. Peu se formaliseront, et, pour ceux-là, vous pourrez allonger à l’envi la liste les compétences que vous pensez devoir acquérir.

A l’inverse, le candidat qui annoncerait…

Le poste correspond exactement à ce que je souhaite faire. Cela correspondrait à l’aboutissement de ma carrière.

… mettra en alerte un RH qui y verra un candidat difficilement recasable  en cas de retournement économique, ou de changement stratégique.

En conclusion, comme souvent, le candidat aura intérêt à baser son discours sur sa vérité plutôt que de tenter imaginer ce que souhaite le recruteur.

Car au final, tout le monde vit toujours avec la suspicion de tuer le père… à tord ou à raison, mais généralement à raison.

A quels chasseurs de têtes envoyer mon CV ?

C’est une question assez récurrente, qu’il convient de traiter d’après votre profil spécifique.

En particulier, les grands cabinets ne sont pas forcément ceux qui vous correspondent le mieux. Il faut plutôt viser les cabinets les plus actifs dans votre secteur.

Le plus simple est de réaliser une petite étude de marché : pour cela, sélectionnez les cabinets présentant des offres d’emploi vous intéressant (même et surtout si elles sont anciennes) et envoyez votre candidature.

Ainsi, vous faites d’une pierre deux coups !

  • Votre CV va intégrer la base de données du cabinet
  • Le poste auquel vous répondez est peut-être toujours ouvert – ou de nouveau ouvert si la période d’essai du candidat choisi a été rompue – et vous serez alors peut-être le seul concurrent en lice.

Gardez néanmoins à l’esprit que tous les cabinets ne gèrent pas une base de CV en propre : il n’est donc pas non plus nécessaire de passer trop de temps à les solliciter car votre profil ressortira autrement, en particulier via les CVthèques.

J’ai eu une réponse négative, pourtant je correspondais parfaitement au poste !

Quand vous avez une réponse très rapide (dans un délai inférieur à 15 jours) cela veut dire que vous ne correspondez pas à un des critères de base défini pour le poste. En général, il s’agit de critères « automatisables » comme :

  • l’âge (ou la date de la formation initiale),
  • le sexe,
  • la formation,
  • la localisation géographique (éloignement par rapport à l’employeur),
  • l’encadrement (poste avec encadrement ou non),
  • votre disponibilité (en poste ou non),
  • vos prétentions salariales,
  • votre expérience chez un concurrent,
  • l’absence d’un mot-clé.

Ou, tout simplement, le recrutement est clos.

Dans tous les cas, une réponse rapide signifie qu’une des conditions de base n’a pas été remplie, et cela n’a rien à voir avec vos compétences.

Pour les candidatures suivantes, il faudra utiliser cette expérience pour décrypter les points durs des offres.

Pour tenter de passer quand même alors que vous savez d’un des critères de base n’est pas parfaitement rempli, ou tout simplement sur un poste en régression, il faut argumenter adroitement votre candidature.

Par exemple, en indiquant :

  • je vais déménager,
  • je souhaite me spécialiser,
  • je ne veux plus faire d’encadrement.

Au risque évidemment de se griller auprès du recruteur, donc ce type de « candidature en régression » est à manier avec précaution.

Une lettre d’accompagnement peut-elle être trop longue ?

L’objectif d’une lettre d’introduction est de démontrer votre motivation et votre intérêt pour un poste précis, toujours en utilisant le schéma VOUS, MOI, VOUS+MOI.

Le VOUS est le besoin de l’autre, et il gagnera à être précis mais, en cas de réponse à annonce, pourra aussi élargir le spectre.

Le MOI et le VOUS+MOI ne sont pas limités. Il n’y a jamais de mauvaises motivations.

Ne pas vous recevoir en entretien parce que votre lettre est trop longue reviendrait à ne pas vous recevoir car vous apparaitriez trop motivé, ce qui est incongru.